ALLIANCE NATATION BESANCON

   

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Championnat de France Élites

Article publié le Mardi 07 Mars 2023 à 16h19
Mise à jour le Samedi 24 Juin 2023 à 12h29


 

Rennes 11 au 16 juin

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Ce 14 juin 2023, à la piscine Brequigny de Rennes, à 18h45 pour la finale A du 50 m Brasse du championnat de France Élites :

Benjamin est debout sur le plot 3, bras le long du corps, musclé, élégant, gracieux, harmonieux. Bien dans sa peau, bonnet jaune de l’AN Besançon sur la tête, ne donnant de l'ensemble que l'image d'une harmonie parfaite.

Le buste penché en avant, les bras vers l'arrière, les genoux fléchissent, les cuisses se contractent, le dos aussi. Position de félin prêt à bondir.

Le regard est concentré, fixant l'eau immobile. La force est retenue. On sent la tension, l'énergie latente, en regardant seulement la position et l'allure de ce corps, qui se prépare à donner le meilleur de lui-même, à dégager de ses muscles sa meilleure performance en un effort sans pareil ; cette possibilité de disputer une finale A, alors qu’il n’a repris l’entrainement que la saison dernière avec près de 8 années de coupure c’est déjà « sa » performance.

A cet instant tout repasse dans sa tête :

Son 50 m, sa qualification avec son meilleur temps en 28"01 ce matin en série, battant son propre record régional. Les entraînements, les réveils tôt le matin, le travail, les copains d’entraînements ; c’était bien, c’était dur.

Bernardin de Saint-Pierre a écrit que « l’art de nager est une source perpétuelle de plaisir » … pas toujours ? Quel temps faisait-il au 50 m Brasse le Bernardin ? Le mental qui fait basculer la victoire du bon côté. … je suis bien, je vais le faire.

Ça y est au signal du starter ! Benjamin a plongé dans l'eau avec élégance, la glisse, déjà de la vitesse ! Ce plongeon, l'amène loin approchant la corde des 15 m. Vite converti en nage rythmée qui projette le corps encore plus loin dans l'eau. Après ces instants où la vitesse ne semblait acquise que par ce glissement, sans effort apparent, les muscles se meuvent très rapidement. Et c'est l’enchaînement des passages de bras, et de jambes. La tête remonte, pour aspirer une goulée d'air … L'hydrodynamisme de sa respiration. La glisse, toute la complexité de la brasse, la nage la plus technique, la nage qui parfois offre le plus de désillusion tant il est facile de … perdre sa nage … les bras s’allongent vers l’avant, attrape l'eau, la pousse horizontalement d’avant en arrière, de plus en plus vite vers ses hanches … déjauger, puis alléger mon maître couple, ai-je le bon entraxe avec mes bras ? Ma poussée de jambes ? Est-ce que je vais tenir à ce rythme ? Continuer d’accélérer mes propulseurs antérieurs … Augmenter ma fréquence de bras. Il s’en passe dans sa tête … sans oublier la course et ses adversaires du jour … la vague à prendre, la vague à ne pas donner.

La tête toujours, pour respirer. C'est un enchaînement incessant, une succession de mouvements, rapides, efficaces … son élément de prédilection est sans aucun doute l'eau. Son aisance est belle. A l’arrache, tout donner, Benjamin touche enfin le mur d’arrivée dans un dernier effort, regarde l’affichage : 28"08 ! Il termine 4e, mais 3e français et bronzé.

Bras qui se lève, sourire …

Il est KO debout, il est bien, il est heureux, la jouissance que seul le sportif victorieux peut expliquer. La jouissance de son corps vivant. Juste heureux de l’avoir fait !

 Que d’efforts aux entraînements et au travail depuis sa reprise pour arriver à ce grâle qui lui semblait parfois, souvent, impossible ; à partir de quoi, comment et jusqu’où peut supporter le nageur, de faire advenir une part d’inconnu à lui-même ; qu’est-ce qui lui permet de soutenir et de répéter cette mise à l’épreuve qu’est le défi de La Compétition de Haut Niveau, le verdict du chronomètre ? La différence entre l’extase et la souffrance.

« Proportionner la jouissance à l'effort et l'assouvissement au besoin. » Victor Hugo.

Il a poursuivi la quête des records, s’y adonne, ce qui lui rend plus facile l’acceptation du temps passé à l’entraînement et à la récupération nécessaire par le sommeil … le talent sans travail ne peut pas conduire à des performances de Haut Niveau. Et inversement, beaucoup de travail sans un minimum de talent ne peut pas permettre d’obtenir de telles performances. Le temps logique est peut-être pour elle venu d’avoir à savoir ce qu’elle ne veut pas.

Sigmund Freud, pour cerner le phénomène, utilise dans différents textes plusieurs termes :

« Jouissance, satisfaction, plaisir ». Retenir le terme de jouissance pour sa richesse sémantique et pour désigner ce qui est décrit comme l’au-delà du principe de plaisir, phénomènes destructifs de l’hémostase que demande le plaisir. « Le plaisir fait barrière à la jouissance ? » La souffrance et la douleur témoignent, « c’est une satisfaction sans mesure » qui peut finir par la souffrance, l’effort, la douleur, la brulure, au sens d’un forçage de l’organisme par les répétitions de l’entraînement, passage nécessaire d’où sortira ou pas une performance.

En ce moment précis il ne saurait pas exprimer ce qu’il ressent exactement, encore assommé par l’effort … ce qui l’importe aussi surtout,  c’est d’aller encore nager dans le bassin de récupération.

 Lundi il reprendra le travail, et nous ne doutons pas un seul instant qu’il n’aura pas attrapé « la grosse tête », et que seuls ceux qui l’interrogeront sauront brièvement la valeur de ses performances.

Ensuite il sera de retour à l’entraînement, récupération active indispensable après tant d’efforts.

14 juin : 18h45, tous devant vos écrans pour la finale A de Benjamin, qui possède le 3e temps des français au 50 m Brasse du championnat de France de Rennes ! On croise les doigts, tous avec Benjamin !

13 juin : Première course ce mardi, Benjamin est 3e de la finale B du 100 m Brasse en 1'02'27. Á suivre.

8 juin : Nous aurons 146 clubs pour 515 nageurs et 1522 engagements.

15 avril : Avez-vous songé à vous recycler « dans la piscine » ? … Ce ne sont pas les étiquettes et les graffitis publicitaires qui encombreront votre torse ! Que montrez-vous de vous à l’arrivée ? Des grimaces, le souffle court. Et que dites-vous sitôt après ? : Rien, car vous êtes trop occupé, plié sur la ligne d’eau, brisé par une douleur de supplicié volontaire, sans voix, ni vue, à renaître à un souffle de vie. Si les joueurs de balles sont les plus bavards de tous les sportifs au sortir de l’effort ; telle est l’une des règles de vie de leur sport poussée jusqu’à la caricature. Les nageurs sont réduits au silence. Du reste, si demain on s’intéressait à eux, que recueillerait-on ? : Des paroles essoufflées. Allez-donc vendre des souffles et promouvoir tel produit sur l’air de l’agonie avec le plus souvent les seuls parents et amis pour témoins. En Natation l’investissement pour obtenir un quelconque résultat est énorme … Malheureusement nos nageurs sont sans doute dans les plus mal loti en terme de reconnaissances diverses … Ne les oubliez-pas, ce sont des sportifs des purs … Des kilomètres et des années d’efforts, pour une médaille en réconfort. Quel beau décor. Tout simplement félicitations. Vous deviendrez grâce à votre passion, les nouveaux rois et reines de la Natation. « … Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde. Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde. Avec une indicible et mâle volupté » (Charles Beaudelaire).

  Vous y rendre :

Piscine de Bréquigny - 12 Boulevard Albert 1er - 35000 Rennes

Latitude : 48.08906498276119 ■ Longitude : 2.6584048

 

 

Le "Live" FFN comment ça marche ? : Durant une période donnée, les clubs effectuent les engagements de leurs nageurs, par une interface qui s'appelle Extranat. Au lendemain de la clôture des engagements, à  00h et quelques secondes : L’ensemble des engagements  est consultable par tous sur le "Live".   Ensuite il faut que le club organisateur concocte le programme : Les séries, les couloirs d’affectation et les horaires.  Une fois fait cela arrive automatiquement sur  le "Live". Une connexion Wifi lors de la compétition, et les résultats sont visibles de partout en temps réel. 

 

 

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